mardi 22 mai 2012

Rwand'Art donc je suis!




Le 08 Novembre dernier, se tenait à Kigali une réunion ayant pour thème la construction de la paix post conflit.  
 La commission des Nations Unies pour la paix, la banque Africaine de développement ainsi que le gouvernement rwandais animait ensemble cette réunion de la plus haute importance et le fait qu’elle ait eu lieu a Kigali, n’a probablement rien d’un hasard.
En effet dix sept ans seulement après l’innommable, ce petit géant a non seulement su se relever dignement mais aussi remarquablement, en passant du rôle de victime a celui de model dans diverses aspect de sa reconstruction, tant économique que social.
Pourtant, Le gouvernement rwandais a énergiquement refusé de se poser comme un pays qui a des leçons à donner et a plutôt préféré conter une histoire ; l’histoire du Rwanda d’après, en laissant  le loisir a ceux qui l’écoutent d’être inspiré…inutile de revenir sur les pas de géant effectué par ce petit pays,  cet aspect du Rwanda joui déjà d’une excellente couverture médiatique.
Puisqu’il est question d’inspiration, parlons plutôt d’art et d’artistes, oui il en existe bel et bien, bien qu’ils ne jouissent pas de la même couverture médiatique que les exploits socio économiques. L’art aussi se porte bien au Rwanda ; qui dit art suggère expression et ils ont des choses à exprimer ces rwandais : intenses, indicibles, tristes, belles, libératrices, vaincues, triomphantes, simples, compliquées, humaines et poignantes. Tant et si bien, qu’ils sont reconnus et récompensés internationalement.
Nous proposerons dans cet article une petite portion de ces artistes qui rendent le Rwanda fier, presqu’anonymement, si on juge le rapport de la performance et de l’intérêt porté a cette industrie. Bien heureusement,  quelques artistes dynamiques œuvrent sans répit à l’émancipation ou plus exactement à l’exposition de la culture moderne rwandaise. Ishyo ASBL fait parti de ces associations qui offrent une plateforme pour la promotion, la création et la consommation de l’art.
Le manque d’espace culturelle est aberrant ; en effet, il est triste de constater que mis à part les quelques efforts d’association comme Ishyo ou le centre universitaire des arts, l’intérêt et les efforts porté a l’industrie culturelle soit si faible. Le prétexte ne saurait être autre que la priorité donné au développement socio économique, l’art perçu comme un luxe. Et pourtant dans certains pays, le développement des industries créatives apportent un tel rendement qu’on parle d’économie créative qui  dépasse le tabac par exemple…
Que fait donc Ishyo si ce n’est  renforcer les capacités des artistes, avec des ateliers et l’opportunité de se produire, offrir une source de revenu, chercher des contrats internationaux, qui permettent a certains artiste de parfois se réclamer de vivre de leur art. En  offrant aux artistes les moyens de se développer, ces initiatives offrent au pays un réel potentiel brut en terme de talent, mais aussi, prouvent qu’il existe un potentiel économique dans l’art : la création d’emplois et d’une meilleure image pour le pays : Il est vrai que  la sécurité et les taxes sont de grands facteurs qui encouragent les investisseurs, mais il est d’autant plus vrai qu’un environnement agréable à vivre, un pays vibrant ou il se passe des choses intéressantes en termes de loisir,  attire d’autant plus les investisseurs.
De plus, créer des passions sauve la jeunesse de la délinquance, pour ne citer qu’un aspect social.

Voici quelques uns de ces artistes déterminés dont le talent a su percé les frontières :



·         Kivu Ruhorahoza metteur en scène et producteur de film, a  reçu deux prix à la 10eme édition du Tribeca Film Festival pour son premier long métrage Matière grise: mention spéciale du jury ainsi que le prix du meilleur acteur masculin qui a été décerné a  Ramadhan « Shami » Bizimana.
 Kivu Ruhorahoza est très actif dans le jeune cinéma rwandais. Il a été directeur du Festival de Cinéma au Rwanda pendant deux ans (2005 et 2006) et a grandement contribué à sa reconnaissance internationale. Au Centre de Cinéma du Rwanda il a organisé plusieurs formations de cinéma pour des jeunes rwandais et a coproduit plusieurs courts métrages et documentaires souvent primés. Après avoir quitté le Centre et le Festival, il a coproduit, Munyurangabo, le premier long métrage sur le Rwanda en kinyarwanda officiellement sélectionné au Festival de Cannes 2007. Kivu Ruhorahoza a aussi réalisé des courts métrages : "Confession", "Lost in the South" et "Who we are".  Et finalement,  Matière grise en 2011
  
·         Odile Gakire Katese, Dramaturge a obtenu le Gilder/Coigney International Theatre Award 2011





Odile Gakire Katesi, « Kiki » comme on aime l’appeler est une dramaturge rwandaise, metteur en scène, poète, musicienne, actrice et humanitaire. Ex Directrice adjointe du Centre Universitaire des Arts (Université Nationale du Rwanda), elle débute ses études au Rwanda, qu’elle continue en France. Elle y poursuit un cursus théâtral, notamment à l’Ecole Internationale de Théâtre Jacques Lecoq et au Samovar (Paris - Bagnolet). Dès 1999 elle débute en tant que comédienne sur des créations comme Paroles de femmes, Le viol de l’enfant, Les yeux rouges… puis s’initie à l’écriture et la mise en scène avec Pour vous femmes, Iryo Nabonye Parmi ses nombreuses réalisations : La première compagnie de femmes batteuses de tambour au Rwanda : Ingoma Nshya (Initiative Femmes),la première compagnie professionnelle de danse contemporaine, et le magasin Coop de crème glacée à la crème Marbre Bleu glace, et le premier lauréat du prix de la Ligue.

Les gens qui ont travaillé avec Kiki disent d’elle que c’est est une personne talentueuse, chaleureuse et généreuse.
 Sa vision guérir par l’art et inspirer ses compatriotes.

·         Jali, de son vrai nom Jean-Pierre Ntwali est un chanteur  rwandais de 22 ans, résidant actuellement en Belgique. Il a sorti son premier single « Espagnola » le 17 Mai 2011. C’est de la musique pour l’âme ; Soul, Reggae sur une base de chanson française. Son premier album est sorti chez Barclay/Universal au mois d’octobre, mais bien avant il avait flirté avec le ciel en assurant les premières partie de grandes stars comme « Bernard Lavilliers », « Gérald de Palmas », « Ayo »
Son nom de scène « Jali » est emprunté à une belle et haute colline rwandaise.
Nul besoin de souhaiter bonne chance a ce « soulful » artiste, son talent a pris une longueur d’avance et le précède ou qu’il aille ! Alors, bonne continuation.  


·         Wesley Ruzibiza, Chorégraphe, médaille d’argent aux jeux de la Francophonie, Liban 2009

Initialement intéressé par le théâtre qu’il pratique comme activité extra académique a l’Université Nationale du Rwanda, Wesley trébuche sur la danse contemporaine presque par hasard lors d’un atelier de danse Arts Azimuts 1 organisé par Koulsy Lamko pour le compte de FEST’AFRICA.  Le hasard fait bien les choses, il a fait un grand chorégraphe, passionné, engagé, amoureux et fier de l’Afrique. Cette rage de créer, il l’exprime pourtant d’une façon belle et douce mais forte pour réveiller les consciences, mais surtout raconter des histoires ou les interpréter a sa manière.
C’est ainsi qu’il crée Baho, en s’inspirant d’un texte de Odile Gakire.
En octobre 2009, il représente le Rwanda lors des IV jeux de la francophonie et remporte la médaille d´argent avec sa troupe « Amizero »
La pièce Baho exprime  la capacité qu'à l'homme à renaître, et se reconstruire après des tragédies, en particulier celle comme un génocide.


Shad
Shad,  rappeur rwandais, né au Kenya et vivant à Ontario. Il ébloui une première fois ses compatriotes lors du festival  de musique Kigali Up. Apres un moment de panique du côté de la technique, il commence enfant à rapper, les 5 premières secondes sont accompagnées de cris de surprise qui évoluent progressivement vers la joie, l’éblouissement, et enfin la fierté, qui a dit : »nul n’est prophète en son pays » ? Le Rwanda est fier de Shad, qui ne le serait pas ? Il n’a pas pris le chemin facile du rap commercial avec ses éternels ingrédients : machisme, argent, alcool…Il a préféré la profondeur, le labeur, des textes qui vont droit au cœur,  et un flot qui vous fait répéter en chœur !  
Quelle bonheur, par conséquent, de découvrir que le talent de ce jeune rwandais a été récompensé le 17 Mars dernier, a la 40eme cérémonie des prix Juno, à  Toronto.   Il était en compétition dans la catégorie « chanson rap de l’année » avec sa chanson Tsol. . C’est le rappeur Drake qui agissait comme maître de cérémonie.
Eh bien !l’avenir s’annonce encore plus radieux pour Shad

Eric Soul
« Le  poisson ne découvre  son besoin d'eau que quand il en est privé. Notre propre culture est comme l'eau pour les poissons. Elle nous soutient. Nous vivons et respirons à travers elle" tel sont les paroles de Eric Kirenga Soul, ses mots comme son nom, témoignent de sa profondeur et de son engagement ; son travail c’est aussi sa mission et les mots sensibilisation, promotion, valorisation, création, culture et Afrique s’y entrechoquent d’une façon des plus harmonieuse.
 Eric est DJ, promoteur et entrepreneur culturel n
é au Rwanda, élevé à Bruxelles avant de s'installer à Londres, où il poursuit une carrière musicale à  une échelle véritablement mondiale. Il mélange sans effort  sons occidentaux et beat Africains urbains ainsi que des sons du passé, le mariage auditif de ses identités  multiples lui valent un succès fulgurant sur la scène internationale. 
Pour lui, la sensibilisation à la culture est le fondement de la communication et elle implique la capacité de prendre du recul par rapport à nous-mêmes et prendre conscience de notre culture, les valeurs, les croyances et les perceptions. Pourquoi faisons-nous les choses de cette façon? Comment pouvons-nous voir le monde? Pourquoi avons-nous réagi de cette façon particulière? C’est dans cette perspective qu’il fonde AFROGROOV, un réseau influent et déterminant créatif qui s'est établie au Royaume-Uni et en Europe en tant qu'agent de changement qui a beaucoup contribué à  la hausse de  l'intérêt porte à la musique africaine et de la culture est connait aujourd'hui.
Eric Soul est de retour au bercail ou il est déjà très actif, sa mission rwandaise : partager les efforts du gouvernement pour éduquer la jeunesse et informer le monde sur son les valeurs culturelles et le patrimoine culturel du Rwanda.


mercredi 9 mai 2012

Save Ishyo art center

Vous savez nous les artistes
On est un peu fou
On a toujours l'air un peu saoul
On a beaucoup de mal avec les sous
Et nos jeans pleins de trous vous rendent fou!

Vous savez nous les artistes
On est un peu bizarre
L'inspi nous attrape au hasard
Et on doit l'exprimer dard dard
Alors on arrive en retard!
Mais nous n'avons pas que des tards.
Alors avant de nous mettre au placard,

Ecoutez, regardez, ressentez et revez un peu avec nous.

Nous, on veut ouvrir le coin le plus noble de votre coeur
pour faire de la beaute votre plus chere soeur
Et que la douleur se dissolve dans les couleurs
Nous, on veut adoucir les moeurs
Pour garder constante l'humeur
De l'amour.

Nous on parle de cohesion sociale
Aux ames les plus sourdes
Et si la caisse sociale
connaissait nos ambitions sociales
Elle nous offrirait un accueil cordial.
Car derriere nos airs jovials
Il y a un portefeuil colossal.

On a de la passion plein les poches
On repere tout ce qui cloche
Et on l'ecrit, on le peint, on le danse, ca a l'air fastoche
Quand on chante, on joue, on vous accroche.
Mais sous cette choregraphie, quelques cloches
Aux pieds, sourient en voyant vos visages enchante
Derriere ce tableau, quelques heures de sommeil a rattraper
Au fond de cette chanson, la misere du monde enfouie
Pousse des ailes et puis s'enfuit.

Derriere ce poeme, toutes les voix de ceux qui voudrait s'exprimer
Qui vous supplie d'ecouter leur supplice.
Derriere ce mouvement, des jeunes qui veulent s'epanouir
Dans un pays qui accepte de s'ouvrir
Parceque ce qu'ils ont a offrir
Vous ne pouvez que le ressentir
C'est la gratitude d'etre en vie.