Le 08 Novembre dernier, se tenait à Kigali une
réunion ayant pour thème la construction de la paix post conflit.
La commission
des Nations Unies pour la paix, la banque Africaine de développement ainsi que
le gouvernement rwandais animait ensemble cette réunion de la plus haute
importance et le fait qu’elle ait eu lieu a Kigali, n’a probablement rien d’un
hasard.
En effet dix sept ans seulement après l’innommable,
ce petit géant a non seulement su se relever dignement mais aussi
remarquablement, en passant du rôle de victime a celui de model dans diverses
aspect de sa reconstruction, tant économique que social.
Pourtant, Le gouvernement rwandais a énergiquement
refusé de se poser comme un pays qui a des leçons à donner et a plutôt préféré
conter une histoire ; l’histoire du Rwanda d’après, en laissant le loisir a ceux qui l’écoutent d’être
inspiré…inutile de revenir sur les pas de géant effectué par ce petit
pays, cet aspect du Rwanda joui déjà d’une
excellente couverture médiatique.
Puisqu’il est question d’inspiration, parlons plutôt
d’art et d’artistes, oui il en existe bel et bien, bien qu’ils ne jouissent pas
de la même couverture médiatique que les exploits socio économiques. L’art
aussi se porte bien au Rwanda ; qui dit art suggère expression et ils ont
des choses à exprimer ces rwandais : intenses, indicibles, tristes,
belles, libératrices, vaincues, triomphantes, simples, compliquées,
humaines et poignantes. Tant et si bien, qu’ils sont reconnus et récompensés
internationalement.
Nous proposerons dans cet article une petite portion
de ces artistes qui rendent le Rwanda fier, presqu’anonymement, si on juge le
rapport de la performance et de l’intérêt porté a cette industrie. Bien
heureusement, quelques artistes
dynamiques œuvrent sans répit à l’émancipation ou plus exactement à
l’exposition de la culture moderne rwandaise. Ishyo ASBL fait parti de ces
associations qui offrent une plateforme pour la promotion, la création et la
consommation de l’art.
Le manque d’espace culturelle est aberrant ; en
effet, il est triste de constater que mis à part les quelques efforts
d’association comme Ishyo ou le centre universitaire des arts, l’intérêt et les
efforts porté a l’industrie culturelle soit si faible. Le prétexte ne saurait être
autre que la priorité donné au développement socio économique, l’art perçu
comme un luxe. Et pourtant dans certains pays, le développement des industries créatives
apportent un tel rendement qu’on parle d’économie créative qui dépasse le tabac par exemple…
Que fait donc Ishyo si ce n’est renforcer les capacités des artistes, avec
des ateliers et l’opportunité de se produire, offrir une source de revenu, chercher
des contrats internationaux, qui permettent a certains artiste de parfois se réclamer
de vivre de leur art. En offrant aux
artistes les moyens de se développer, ces initiatives offrent au pays un réel
potentiel brut en terme de talent, mais aussi, prouvent qu’il existe un
potentiel économique dans l’art : la création d’emplois et d’une meilleure
image pour le pays : Il est vrai que la sécurité et les taxes sont de grands
facteurs qui encouragent les investisseurs, mais il est d’autant plus vrai
qu’un environnement agréable à vivre, un pays vibrant ou il se passe des choses
intéressantes en termes de loisir,
attire d’autant plus les investisseurs.
De plus, créer des passions sauve la jeunesse de la délinquance,
pour ne citer qu’un aspect social.
Voici quelques uns de ces artistes déterminés dont
le talent a su percé les frontières :
·
Kivu Ruhorahoza metteur
en scène et producteur de film, a reçu
deux prix à la 10eme édition du Tribeca Film Festival pour son premier long
métrage Matière grise: mention spéciale du jury ainsi que le prix du
meilleur acteur masculin qui a été décerné a
Ramadhan « Shami » Bizimana.
Kivu Ruhorahoza est très actif dans le jeune
cinéma rwandais. Il a été directeur du Festival de Cinéma au Rwanda pendant
deux ans (2005 et 2006) et a grandement contribué à sa reconnaissance
internationale. Au Centre de Cinéma du Rwanda il a organisé plusieurs
formations de cinéma pour des jeunes rwandais et a coproduit plusieurs courts
métrages et documentaires souvent primés. Après avoir quitté le Centre et le
Festival, il a coproduit, Munyurangabo, le premier long métrage sur le Rwanda
en kinyarwanda officiellement sélectionné au Festival de Cannes 2007. Kivu Ruhorahoza
a aussi réalisé des courts métrages : "Confession", "Lost in the
South" et "Who we are". Et finalement,
Matière grise en 2011
·
Odile
Gakire Katese, Dramaturge a obtenu le Gilder/Coigney International Theatre Award
2011
Odile Gakire Katesi,
« Kiki » comme on aime l’appeler est une dramaturge rwandaise, metteur en scène,
poète, musicienne, actrice et humanitaire. Ex Directrice adjointe du Centre
Universitaire des Arts (Université Nationale du Rwanda), elle débute ses études au Rwanda,
qu’elle continue en France. Elle y poursuit un cursus théâtral, notamment à
l’Ecole Internationale de Théâtre Jacques Lecoq et au Samovar (Paris -
Bagnolet). Dès 1999 elle débute en tant que comédienne sur des créations comme Paroles
de femmes, Le viol de l’enfant, Les yeux rouges… puis
s’initie à l’écriture et la mise en scène avec Pour vous femmes, Iryo
Nabonye Parmi
ses nombreuses réalisations : La première compagnie de femmes batteuses de
tambour au Rwanda : Ingoma Nshya (Initiative Femmes),la première compagnie
professionnelle de danse contemporaine, et le magasin Coop de crème glacée à la
crème Marbre Bleu glace, et le premier lauréat du prix de la Ligue.
Les gens qui ont travaillé avec Kiki disent d’elle que c’est est une personne talentueuse, chaleureuse et généreuse.
Les gens qui ont travaillé avec Kiki disent d’elle que c’est est une personne talentueuse, chaleureuse et généreuse.
Sa vision guérir par l’art et inspirer ses
compatriotes.
· Jali, de son vrai nom Jean-Pierre Ntwali est un chanteur rwandais de 22 ans, résidant actuellement en Belgique. Il a sorti son premier single « Espagnola » le 17 Mai 2011. C’est de la musique pour l’âme ; Soul, Reggae sur une base de chanson française. Son premier album est sorti chez Barclay/Universal au mois d’octobre, mais bien avant il avait flirté avec le ciel en assurant les premières partie de grandes stars comme « Bernard Lavilliers », « Gérald de Palmas », « Ayo »
Son nom de scène « Jali » est emprunté à une belle et haute colline rwandaise.
Nul besoin de souhaiter bonne chance a ce « soulful » artiste, son talent a pris une longueur d’avance et le précède ou qu’il aille ! Alors, bonne continuation.
·
Wesley
Ruzibiza, Chorégraphe, médaille d’argent aux jeux de la Francophonie, Liban 2009
Initialement intéressé par le
théâtre qu’il pratique comme activité extra académique a l’Université Nationale
du Rwanda, Wesley trébuche sur la danse contemporaine presque par hasard lors
d’un atelier de danse Arts
Azimuts 1 organisé par Koulsy Lamko pour le compte de FEST’AFRICA. Le hasard fait bien
les choses, il a fait un grand chorégraphe, passionné, engagé, amoureux et fier
de l’Afrique. Cette rage de créer, il l’exprime pourtant d’une façon belle et
douce mais forte pour réveiller les consciences, mais surtout raconter des
histoires ou les interpréter a sa manière.
C’est ainsi qu’il crée Baho, en
s’inspirant d’un texte de Odile Gakire.
En octobre 2009, il représente le Rwanda lors des IV jeux de la
francophonie et remporte la médaille d´argent avec sa troupe « Amizero »
La
pièce Baho exprime la capacité qu'à l'homme à renaître, et se
reconstruire après des tragédies, en particulier celle comme un génocide.
Shad
Shad, rappeur rwandais, né au Kenya et vivant à
Ontario. Il ébloui une première fois ses compatriotes lors du festival de musique Kigali Up. Apres un moment de
panique du côté de la technique, il commence enfant à rapper, les 5 premières
secondes sont accompagnées de cris de surprise qui évoluent progressivement
vers la joie, l’éblouissement, et enfin la fierté, qui a dit : »nul
n’est prophète en son pays » ? Le Rwanda est fier de Shad, qui ne le
serait pas ? Il n’a pas pris le chemin facile du rap commercial avec ses
éternels ingrédients : machisme, argent, alcool…Il a préféré la
profondeur, le labeur, des textes qui vont droit au cœur, et un flot qui vous fait répéter en
chœur !
Quelle
bonheur, par conséquent, de découvrir que le talent de ce jeune rwandais a été
récompensé le 17 Mars dernier, a la 40eme cérémonie des prix Juno, à Toronto.
Il était en compétition dans la catégorie « chanson rap de l’année »
avec sa chanson Tsol. . C’est le rappeur Drake qui agissait comme maître de
cérémonie.
Eh
bien !l’avenir s’annonce encore plus radieux pour Shad
Eric Soul
« Le
poisson ne découvre son besoin d'eau que quand il en est privé.
Notre propre culture est comme l'eau pour les poissons. Elle nous soutient.
Nous vivons et respirons à travers elle" tel sont les paroles de Eric
Kirenga Soul, ses mots comme son nom, témoignent de sa profondeur et de son
engagement ; son travail c’est aussi sa mission et les mots
sensibilisation, promotion, valorisation, création, culture et Afrique s’y
entrechoquent d’une façon des plus harmonieuse.
Eric est DJ, promoteur et entrepreneur culturel né au Rwanda, élevé à Bruxelles avant de s'installer à Londres, où il poursuit une carrière musicale à une échelle véritablement mondiale. Il mélange sans effort sons occidentaux et beat Africains urbains ainsi que des sons du passé, le mariage auditif de ses identités multiples lui valent un succès fulgurant sur la scène internationale.
Eric est DJ, promoteur et entrepreneur culturel né au Rwanda, élevé à Bruxelles avant de s'installer à Londres, où il poursuit une carrière musicale à une échelle véritablement mondiale. Il mélange sans effort sons occidentaux et beat Africains urbains ainsi que des sons du passé, le mariage auditif de ses identités multiples lui valent un succès fulgurant sur la scène internationale.
Pour
lui, la sensibilisation à la culture est le fondement de la
communication et elle implique la capacité de prendre du recul par rapport à
nous-mêmes et prendre conscience de notre culture, les valeurs, les croyances
et les perceptions. Pourquoi faisons-nous les choses de cette façon? Comment
pouvons-nous voir le monde? Pourquoi avons-nous réagi de cette façon
particulière? C’est dans cette perspective qu’il fonde AFROGROOV, un réseau
influent et déterminant créatif qui s'est établie au Royaume-Uni et en Europe
en tant qu'agent de changement qui a beaucoup contribué à la hausse de
l'intérêt porte à la musique africaine et de la culture est connait aujourd'hui.
Eric Soul est de retour au bercail ou il est déjà très
actif, sa mission rwandaise : partager les efforts du
gouvernement pour éduquer la jeunesse et informer le monde sur son les valeurs
culturelles et le patrimoine culturel du Rwanda.