lundi 12 novembre 2012

Mera Neza


Il m’a emmené dans un endroit à la beauté vierge.
Dans un moment si divin qu’on allumerait un cierge,
Il m’a raconté la vie de la nature
De sa voix la plus pure.
Le parcours de Nyabarongo des montagnes a la mer…
J’ai écouté ce conte en m’imprégnant de tout l’espace vert
Qui rafraichissait mes poumons de ses caresses de menthe
Pendant que lui marchait dans une bouse de vache assez récente.
Je riais, en réfléchissant : la vie est une miraculeuse évidence 
Dont la beauté se suffit à elle-même, elle est sa propre essence
Et son propre moteur,
Elle se délecte de sa propre saveur
La mer abreuve la montagne de pluie qui, reconnaissante, lui répond
En lui dessinant des cours d’eau et des rivières en forme de serpent,
Qui la gonfleront d’un immense plaisir
Une fois que ce message pourra lui parvenir.
Suspendue sur un rocher, mon regard s’envolait par-dessus la vallée
Pour se poser sur un pic audacieux qui pénétrait le ciel voilé
De là j’admirais la rivière aux mille facettes dont le prénom
Muait selon les villes visitées, tout en gardant sa robe ocre de renom.
Moi j’absorbais émerveillé l’immensité de l’univers
Qu’il me soufflait de sa bouche pleine de mystères.
Il parlait de tous, des fois en ne disant rien
 J’écoutais religieusement, le cœur plein.
Il m’a aussi raconté l’histoire d’un homme qui prêchait l’amour
A une époque ou les gens du pouvoir nourrissaient la cour
Des croyances du peuple et la maintenaient avec ses espoirs
Tous les messagers de lumières étaient bannis, pour le garder dans le noir
C’était la loi et la loi était devenue une coutume qu’on portait comme un costume
Pour ne l’enlever que dans l’intimité la plus intime, loin de tous regards suspects
Par prudence on choisissait le silence si l’on souhaiter garder le respect.
Pour oublier cette image suffocante nous avons fait la course dans les bois
Pour provoquer des rires essoufflés que nous avons apaisés avec des baisers de joie.
En partant, j’ai laissé mon chapeau à la colline par mégarde
Pour lui remercier de tous les bons souvenir que j’en garde.
C’était un excellent weekend.















jeudi 8 novembre 2012

Il y a un temps pour tout


Il y a un temps pour rire
Il y a un temps pour manger
Un temps pour se laver
Un temps pour dormir
Un temps pour se réveiller
Un temps pour travailler
Un temps pour prier…
Il y a un temps pour tout
Et pourtant…
Il n’y a pas de temps
 Pour mourir
On meurt le jour, on meurt la nuit
On ignore quel jour et c’est ça l’ennui.
On meurt par une belle journée ensoleillée,
On part avec sur le visage un sourire figé, émerveillé.
On meurt en portant la vie, comme une promesse de la nature,
On part plein d’espoir, rempli de rêves à peine murs, des rêves de futurs
On meurt par un joyeux  jour de fête,
On part avec un rythme cadencé et des éclats de rires dans la tête.
On meurt le jour de son anniversaire,
On part avec un gout d’ironie, la perfection à quoi ça sert ?
On meurt avec des intentions de meurtre
On part surpris, tel est pris qui croyait prendre, marque ca au feutre.
On meurt en attendant un coup de fil,
On part avec des questions qui sonnent des alertes inutiles.
On meurt juste avant de prendre son bain,
On part avec une âme qui a pris la poussière au cours du chemin.
On part et aujourd’hui  c’est notre dernier demain.
On part et l’amour reporté ne sera plus jamais à notre portée.
On part avec le gout manqué de ce à quoi on aurait pu gouter
On part, comme si on n’était jamais venu.
Moi, je voudrais pouvoir dire : « Je suis venu, j’ai vu, j’ai vécu »




Lettres incandescentes


J’écris dans le noir
Des lettres incandescentes
Dans l’espoir
Qu’elles m’accompagnent dans ma descente
Au cœur du gouffre de mon cœur érodé,
Par un torrent de larmes et de sentiments démodés
Qui ont emportées avec eux la poésie.
Il ne me reste que quelques mots creux, sans fantaisie,
Le crane qui martèle l’hymne des incompris et l’âme qui fane,
Pendant que je répare ma plume en panne.
En attendant je poursuis la beauté.
Elle se sent guettée,
Alors elle joue le jeu, elle se cache bien
Pour que j’y mette du mien,
Que je la cherche encore plus loin.
Mais moi sans elle je me vide au compte-goutte
Le temps s’égrène et sème le doute dans mon esprit à la déroute.
Comme un peintre en manque d’inspiration
Je trempe mon pinceau dans ma confusion
Pour exprimer des émotions que je ne comprends pas
A des inconnus que je perds peu à peu, pas par pas
Mot par mot, on s’éloigne,
Et rien n’en témoigne
Ni nos regards fuyants ni nos sourires croisés.
Les mots perdent leur valeur lorsqu’ils ne sont pas portés par des actes
Les gestes ne veulent dire que ce qu’on leur a appris à dire, donc les pactes
Sont dument scellés avec du vent, des promesses au gout d’illusion,
Qui construisent autour de la liberté les murs invisibles de l’isolation.
Plus on se parle moins on se comprend, plus on en sait moins on apprend.
Alors j’ai pris le doute comme meilleur ami
Pour m’écarter des sentiers que la certitude a mis
Sur ma route,
Me faisant oublier d’essayer coute que coute
D’aller plus loin, tracer ma voie avec ce que je vois, sens, écoute
J’essaye de comprendre à défaut d’être comprise
D’avoir des conversations en tête a tête avec mes hantises
D’écouter le silence me dire que la sagesse est une science
Puis refreiner le désir d’être entendue
Et enfin être détendue.